• La visite d'une amie de l'enseignement Patrimoine

    Ce lundi 29 février 2016, nous avons eu la chance de pouvoir interroger Madame Breux, ancienne élève du collège-lycée de jeunes-filles.

    Madame Breux a été scolarisée à partir de 1957 jusqu'en 1961, pendant quatre années. A l'époque, elle vivait à Douai et elle était externe au lycée de jeunes-filles

     Elle a obtenu un Bac philosophie et elle est ensuite devenue institutrice par l'intermédiaire de l'Ecole Normale.

    Nous avons appris que dans le collège-lycée de jeunes-filles, la blouse était obligatoire pour toutes les élèves. Cette blouse bleue marine avait une pièce de couleur brodée sur le col qui changeait chaque année en fonction des classes : noir à partir du CP, puis jaune pour les Secondes, rose pour les Premières, et rouge pour les Terminales

    Le nom de famille était également brodé sur la poche gauche de la blouse. Celle-ci devait rester dans les vestiaires situés dans les couloirs du lycée. Madame Breux nous rappelle que l'uniforme était aussi une manière de ne pas différencier le niveau social.

     

    Avec la fusion du lycée de jeunes-filles et celui à proximité (actuellement l'école d'Arts), il y avait alors 2400 élèves donc environ 36 élèves par classe.

     

    A l’époque de Mme Breux le lycée n’était plus anglais ni religieux et il y avait des élèves protestants, catholiques et juifs. Si le lycée était laïqueune aumônerie pour les croyantes se trouvait à l'extérieur du lycée, ainsi qu'un enseignement religieux spécialement pour les protestants. Il y avait des cours de catéchisme à l'extérieur mais des communions pouvaient cependant avoir lieu dans le lycée, dans la chapelle.

     

    Du côté de la vie pratique au lycée, la cantine se déroulait normalement. Les élèves n'avaient pas besoin de carte et il n'y avait pas de borne bien sûr.

     

    Les élèves n'étaient pas autorisés à quitter le lycée si l'un des professeurs était absent, sauf si elles avaient une lettre écrite des parents. La majorité étant à 21 ans à l'époque, les élèves avaient donc peu de liberté: "Tu n'as pas la majorité, tu n'as pas ton mot a dire" ; "c'était une prison" pour citer Mme Breux.

     

    Il y avait des surveillants comme aujourd'hui, mais les élèves n'avaient pas de carnet de correspondance.

     

    Si aujourd'hui, les élèves n'ont pas école le samedi, auparavant, c'était le jeudi qui était un jour de repos pour les élèves. Il n'y avait pas d'option artistique, mais le jeudi, il y avait des loisirs : du théâtre, et pour les Secondes des cours de dessin.

     

    Bien qu'aujourd'hui les couples soient fréquents et libres de s'exposer sans gêne, au temps du lycée de jeunes-filles, cela était interdit parce que considéré comme une distraction inutile, qui aurait pu causer des soucis pour la vie et les études de la jeune fille. Cependant, elles avaient le droit d'avoir un fiancé en dehors du lycée (qui n'était pas mixte), à condition qu'il ne soit pas connu et que le couple ne se fasse pas surprendre par des personnels du lycée. Il fallait donc se montrer discret, … ou ne pas avoir de petit ami avant la majorité.

     

    Aussi, il n'y avait pas de CDI, c'était une bibliothèque qui était interdite d'accès aux élèves et autorisée uniquement aux enseignants. Les élèves étaient au lycée simplement pour étudier et apprendre.

     

    Le lycée n'organisait aucune sortie et aucun voyage. Les élèves avaient cours de 8h00 à 17h00 chaque jour. Les professeurs étaient de jeunes femmes qui, d'après Madame Breux, étaient de "super profs".

     

    Mme Breux et ses camarades aimaient le Français et particulièrement les poèmes. Pour elle, ces cours étaient des moments de plaisir et non pas de travail, cela leur "changer la vie", selon elle.

     

    Enfin, beaucoup de rénovations et de constructions ont été effectuées depuis l'époque : les bâtiments scientifiques n'existaient pas encore, ils sont devenus opérationnels en 1960. La salle de sport Corot n'existait pas non plus ; un vieux bâtiment poussiéreux situé à Wagnonville leur servait de gymnase.

     

    Pour terminer, il faut présenter l'association de Madame Breux.

     

    L'association, du nom de "Anciens et anciennes élèves du lycée de jeunes filles", a été créée en 1991 par des professeurs et élèves voulant s'investir (des hommes en sont membres aussi, même s'ils sont peu nombreux).

     

    Dans cette association, les membres aident les élèves comme par exemple offrir trois bourses de 200€ pour récompenser un(e) élève de Seconde, de Première et de Terminale, ou comme cette année aider à financer le voyage à New York pour les Premières et Terminales Euro. Les membres de l’association paient une cotisation et 2 fois par an se retrouvent pour un repas et organisent des voyages.

     

     Mme Breux nous explique qu'elle est devenue présidente sans vraiment le souhaiter. L’ancienne présidente lui a dit : "Comme tu prends ta retraite, tu es présidente", alors que Mme Breux voulait simplement en être membre. 

     

    Pour elle, être présidente de cette association compte beaucoup, c'est « comme une revanche sur les lycéennes du lycée classique qui nous méprisaient, ayant moi-même été du collège moderne ».

     

    Pour terminer ce témoignage, Madame Breux nous a confiés que ce qui lui plaît le plus dans cette association, c'est de toujours avoir un contact avec le lycée après des années, et aussi avec ses professeurs, ainsi que de faire de nouvelles rencontres. Enfin, comme ancienne institutrice, elle nous a exprimés son plaisir d’être toujours entourée de jeunes.

    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :